Mois de l’autisme – jour 19 – Hommage à Francis

Pour ce mois particulier pour la communauté des autistes, on ne pouvait pas oublier notre ami Francis qui nous a quitté il y a 3 mois déjà. Notre petite communauté québécoise a perdu une personne qui leur était chère. Francis Rompré était bien aimé par un grand nombre de personne dans mon entourage et il laisse aujourd’hui un grand vide dans les cœurs de certains. Un vide oui, mais un vide rempli de beautés, d’amitiés singulières, de moments uniques et de doux souvenirs figés dans l’instant présent.

Photo de Francis Rompré

Voici un texte écrit par une amie et collègue de la page « Je suis tombé en bas de ma bulle – Le Collectif » et grande amie de Francis :

Le 19 janvier dernier, mon ami Francis Rompré, un de mes meilleurs amis des dernières années (et aussi accessoirement « un autiste »), a perdu son combat contre le cancer. Dans la dernière année il parlait de partir dans une autre région pour refaire sa vie, peut-être vers l’Abitibi, mais il est plutôt parti vers un autre monde…

En novembre 2020, Francis m’a dit qu’il était allé consulter pour savoir si la bosse qu’il avait dans le cou était un cancer ou autre chose. Finalement, c’était bel et bien un cancer ; plus précisément un mélanome avec métastases. Quand il a reçu son diagnostic en novembre, son cancer était déjà assez avancé, mais il y avait encore des chances de le sauver. Quelques mois plus tôt, en août, la dernière fois que j’ai passé une journée avec Francis, il avait pourtant l’air en forme. Il avait probablement un début de cancer, mais ça ne se voyait pas, du moins, je ne l’avais pas remarqué. Je sais que certains cancers évoluent plus vite que d’autres, mais celui de Francis a évolué particulièrement vite.

Mai 2020

Après avoir eu son diagnostic de cancer, Francis a été orienté vers le service d’oncologie du CHUM, où il y avait apparemment de meilleurs oncologues que dans sa ville (Saint-Jérôme). On lui a alors prescrit des traitements d’immunothérapie. Je me croisais les doigts très fort pour que ça fonctionne. En tant qu’amie, je lui écrivais de temps en temps pour tenter de me montrer rassurante et pour le soutenir, mais ne savais pas quoi lui écrire à part « Prompt rétablissement » et « J’espère que tes traitements vont fonctionner ». Il m’écrivait aussi de temps en temps, mais je crois qu’il ne me disait pas tout (genre que c’était plus grave qu’on pensait).

Malheureusement, le 16 janvier, la sœur de Francis m’a écrit que son frère (Francis) s’était à l’urgence du CHUM parce qu’il était très faible. J’étais très inquiète pour lui. Je n’ai pu réussir penser à autre chose durant les jours qui ont suivi cette nouvelle. J’ai tout un coup été très silencieuse et très discrète sur les réseaux sociaux. Je me suis comme éteinte le moment d’un instant.

Finalement, on a appris qu’il était en fin de vie et il a été transféré aux soins palliatifs du CHUM, où il est décédé le 19 janvier à l’âge de 33 ans. Évidemment, j’ai beaucoup pleuré, mais on m’a dit que c’était normal. C’est la première fois que je vis le deuil d’une personne aussi proche.

Le décès de Francis m’a beaucoup affecté et il m’affecte encore, parce que j’ai eu une relation privilégiée avec lui, une relation comme j’en ai peu connu. C’est notamment grâce à lui que j’ai réalisé que j’étais plus autonome que je ne le pensais (même en tant qu’autiste). Je me suis sentie accompagnée dans mes démarches et dans mes réalisations personnelles vers une plus grande autonomie. Et je pense que j’ai également été importante pour lui, car selon ce qu’on a pu me dire, j’étais l’une des rares personnes en dehors de sa famille avec qui il s’ouvrait pleinement. Il m’a fait confiance, même s’il avait pourtant du mal à faire confiance aux autres.

RIP Francis Rompré

(1987-2021)

Un texte d’Angélique Lafrance co-blogueuse

Photo d’Angélique Lafrance
Prise par Francis Rompré – 2015

3 réflexions sur “Mois de l’autisme – jour 19 – Hommage à Francis”

  1. Francis nous a aidé à connaître un peu plus l’autisme. Je suis son oncle et la plupart des gens de la famille ne connaissaient pas Francis. On le savait autiste mais sans plus. Il avait sa vie à lui et nous n’en faisions pas partie et c’était correct. On s’aperçoit on lisant les hommages que son petit groupe d’amis étaient important pour lui et qu’ils étaient privilégiés. Bonne route à tous ses amis !!

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