Mois de l’autisme 2021 – jour 2

Paya-Art Illustration – 2020

Cette année je me suis sentie inspirée, interpelée par quelques concepts, quelques personnes, quelques textes par rapport à la journée de l’autisme.

  1. Nous sommes encore et toujours dans un débat de couleurs et de symboles.
  2. Également, quel est le sens que nous aimerions donner à cette journée?
  3. Puis finalement, le manque de Solidarité que je peux apercevoir chaque année, depuis que je me suis joint à la cause.


Pour commencer, bien oui c’est encore et toujours cette même ritournelle. Et oui les gens reconnaissent le bleu pour la cause. Et bien sûr que les gens commencent à s’y habituer. Et oui, il y a des autistes qui sont très à l’aise avec cette couleur et qui la préfèrent à toutes les autres. C’est correct. Les gens ont le droit à leur opinion et à leurs préférences et je ne me battrai pas vraiment pour cette idée. Je suis trop fatiguée et tannée de voir les gens se battre pour des mots, des couleurs et des symboles. Que les arguments soient émotionnels ou rationnels, personne ne s’entend et je suis un peu épuisée de voir les gens transformer cette belle journée en zone de guerre. Et il y a des problèmes pas mal plus important à discuter autour de l’autisme.

Pour moi, Lucila, tu vois… c’est cet aspect du mois d’avril qui me cause un « blues d’avril ». Je suis triste de voir les gens se battre les uns contre les autres pour la même cause.

Comme l’a si bien dit Josée Durocher dans son dernier texte pour cette journée, notre journée (sur le blogue mot d’autiste), c’est « malheureux » de voir des « autistes qui se tirent la couverture de leur côté comme s’il y avait un prix à gagner ». Bien sûr que les discours sont variés et bien sûr que personne ne s’entend sur ce que l’on devrait penser ou faire pour la cause de l’autisme…

Paya-Art Illustration – 2020

Cette année, j’avais décidé de parler un petit peu chaque jour de différentes personnes autistes qui essaient de faire une différence dans le monde. Et à la lumière de ces deux textes (ceux de Lucila et de Josée), elles me confirment que ce n’est pas une mauvaise idée. Je ne vais pas tirer la couverture de mon côté, je vais plutôt tenter de la partager avec le plus grand nombre de personnes que je pourrai afin de toutes les faire briller le plus possible. Oui, je sais qu’en écrivant il y a un risque de recevoir de l’attention également, mais tel n’est pas mon but ici, sinon j’aurais écrit beaucoup plus dans les 3 dernières années.

Cette année je vous parlerai de :

  • Julie Dachez (émoi émoi et moi)
  • Phantom (comprendre l’autisme)
  • Lucila Guerrero (Lucila Guerrero artiste)
  • Aspi Gurl (Aspi Gurl)
  • Marie-Josée Cordeau (mjcordeau)
  • Valérie Jessica Laporte (Au royaume d’une asperger)
  • Richard Marcotte (Collectif : Je suis tombé en bas de ma bulle)
  • Zenodius (Le groupe Les zotiste 2.0)
  • Omjg (Perdu dans l’espace)
  • Annyck Martin (Annyck Martin écrivaine)
  • Catherine Lilas (Perceptions Autiste)
  • Josée Durocher (Mot d’autiste)
  • Et d’autres (à suivre)


Sans vouloir créer de polémique (et oui, je sais que c’est presque impossible de ne pas créer de polémique sur ce sujet), je sais que j’ai dit que je ne voulais plus me battre et il y a des sujet 100 fois plus importants et pertinents, mais j’ai envie de partager des informations au sujet des symboles et des couleurs pour l’autisme. Ce que j’ai envie depuis les dernières années, c’est de suivre la vague vers une nouvelle image plus positive de l’autisme, qui soit plus appropriée aux personnes concernées et qui leur donnerait une voix, la chance d’être porte-paroles de qui fait partie de leur réalité, d’eux-mêmes. Mais moi personnellement, je ne suis pas la personne qui aura le cran de le faire.


Cette année encore, je vais retenter d’expliquer pourquoi beaucoup de personnes ne porteront pas le bleu pour cette journée et ce que la pièce de casse-tête représente pour certains. Pour l’expliquer j’ai décidé de reprendre les mots d’une amie et de le modifier afin de parler de l’autisme au « Je ». (Vous avez le droit d’en faire l’interprétation que vous voulez, cela reste des faits à ce sujet).

Source : inconnue

La pièce de Casse-tête.
Comme plusieurs personnes autistes l’ont déjà dit avant moi, le symbole du casse-tête signifierait :
-Qu’il nous manque un morceau
-Que nous sommes quelque chose de briser qu’il faut résoudre

À la limite c’est aussi possible de se dire que « pour moi, en apprenant mon autisme ou celui de mon enfant j’ai enfin pu trouver la pièce qui manquait pour me comprendre, la pièce de puzzle qui m’empêchait de me comprendre et de comprendre le monde qui m’entoure. C’était aussi mon cas lorsque j’ai su que j’étais autiste. Maintenant je ne suis plus sure.

La couleur bleu.
La couleur bleu avait été choisi parce qu’à une époque, presque tous les autistes étaient des garçons… C’est simplement parce que les filles passaient sous le radar et n’étaient pas diagnostiquées : mais elles étaient quand même là.

Et en fait, j’avoue qu’il n’y a absolument rien de négatif à la couleur bleu. C’est juste que l’autisme au féminin essaie de briser des mythes sur l’autisme qui toucherait presque seulement des garçons et des hommes. Nous en parlerons dans un autre texte.

Mais pourquoi pas de casse-tête bleu?
Parce que c’est le logo d’un organisme américain qui reçoit presque tous les dons pour la cause de l’autisme et qu’ils n’y a que 4% de cette somme d’argent qui vont aux familles ayant des enfants autistes et ayant besoin de services.

Aussi, parce que le but de cet organisme est de soigner l’autisme : de le faire disparaître, faire que le monde soit un jour débarrassé de cette « maladie », de ce « fléau » qu’est l’autisme. Les autistes ne sont pas malades. Ils ne sont pas brisés. Ils n’ont pas besoin d’être réparés. Ils voient simplement le monde différemment de vous, c’est tout. Et être différent des personnes neurotypiques ne devrait pas être un crime au point de mériter de ne pas exister et de ne pas pouvoir être qui on est.

Oui on vit des défis. Oui on rencontre beaucoup d’obstacles. Oui c’est un « handicap », car la société n’est pas adaptée à nous. Oui il y a des parents et des enfants en détresse parce que ce n’est pas facile tous les jours. Alors oui, les parents, les familles et les individus concernés par l’autisme ont besoin de support, de services et donc d’argent de ce genre d’organisme. Si l’argent des organismes aident les personnes qui en ont besoins et leur offrent les services qui leur sont adapté, ça va, on en a besoin, ils font une belle action. Sauf qu’il y a des abus derrières le lobby de l’autisme.

Ce serait triste quand même de nous faire tous disparaître juste parce qu’on a du mal à s’adapter à un monde qui n’a pas été pensée pour nous 😉


Certaines personnes préfèrent utiliser le symbole de l’infini aux couleurs multicolores. Pour une infinité de cerveaux différents avec chacun sa couleur, ces teintes et ces nuances. Pour que chacun ait droit à son cerveau unique. D’autres personnes préfèrent utiliser le rouge pour « l’acceptance ». En fait, de nombreux symboles et couleurs ont été proposés à ce jour, pour parler de l’autisme.
#Jebrilleavecmacouleur #autismacceptance

Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Autism_rights_movement#/media/File:Neurodiversity_Symbol.svg

(P.S.: Je ne juge cependant pas les personnes qui sont très attachées au bleu pour l’autisme. Ni à la pièce de puzzle. Chacun sa vision et son opinion. Et c’est très long et difficile de changer une habitude, si jamais il y a un changement à avoir. De plus, les couleurs de l’arc-en-ciel incluent toutes les couleurs, dont le bleu! Et il y a bien plus important à se battre en ce mois de l’autisme que sur ce vieux débat qui nous sépare).

Au plaisir,

-Paya

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