Quand la diversité devient un défaut! 2e partie

Deuxième partie : Une image surgénéralisée et difficile à changer

Pour lire la 1ère partie:
http://www.paya-art.com/quand-la-diversite-devient-un-defaut/

Voici la suite du texte de ma co-blogueuse, Maman Raton

Le spectre de l’autisme, c’est comme un gros sac «fourre-tout» dans lequel on a jeté différents diagnostics pour différentes raisons : des syndromes chromosomiques dont certains critères ressemblent à l’autisme, ainsi que des formes différentes d’autismes avec des niveaux et des atteintes variés. Pour les experts, ça semble probablement facile à classer et à comprendre. Mais pour les humains qui le vivent au quotidien, ce n’est pas toujours évident de s’y retrouver, et c’est encore moins évident à expliquer aux personnes de la population générale qui ne le vivent justement pas au quotidien et qui n’ont comme référence que les gros clichés de l’autisme.

Par exemple, la façon dont l’autisme est présent chez moi n’a rien à voir avec la majorité des personnes autistes qui ont participé à la série « Autiste et bientôt majeur ». En voyant la série, j’ai même ressenti un malaise puisque ça ne fait pas partie de la réalité de « mon autisme ». Et bien que je sois pertinemment au courant que cette série voulait démontrer ce que vivent de jeunes autistes de presque 18 ans au quotidien, je me suis dit « ça n’est pas MON quotidien ». De ça, je sais que bien des gens de la population générale qui ont regardé cette série risquent de faire des généralisations et de penser que TOUS les autistes sont ainsi, tout comme beaucoup de gens ont généralisé l’autisme à la suite du film de « Rainman » (non, je ne peux pas compter le nombre de cure-dents tombés sur le sol juste en les regardant… Après en avoir compté 10, il me faudra recommencer parce que j’aurai oublié où j’en étais rendue !). Une amie à moi, qui est également sur le spectre de l’autisme, a même dû rassurer sa famille alors qu’elle était enceinte, car ceux-ci avaient des craintes par rapport à la condition de l’enfant à venir, suite au visionnement de cette émission québécoise. Puisqu’elle est autiste, ils se sont dit que le petit avait des «risques» de l’être aussi, alors ils ont tout de suite pensé au fils de Charles Lafortune. Alors que ce n’est qu’une possibilité infime parmi tant d’autres. Cette émission a causé ici l’angoisse et le sentiment d’impuissance chez la famille, plutôt que de les rassurer.

Je crois donc qu’il y a un travail à faire quant à cette sous-représentation de l’autisme et que c’est mon devoir (à moi et à ceux qui comme moi ne cadrent pas avec cette image de l’autisme) de faire valoir nos forces et ce que nous pouvons apporter à la société. Lorsqu’on le fait, le problème c’est que souvent nous nous faisons dire que nous « oublions » ceux qui ne peuvent pas s’exprimer, ceux qui ne peuvent pas en faire autant, que nous nous vantons… Mais, est-ce qu’une personne qui a deux jambes s’empêche de danser parce que dans la salle il y a une personne en fauteuil roulant (et encore, je connais des danseurs en fauteuil roulant) ?  Est-ce qu’une personne qui a de longs cheveux s’empêche de se faire des coiffures parce que certaines personnes sont chauves ? Ce n’est pas parce que je dis que j’ai un travail « régulier » que je nargue les personnes autistes qui n’en ont pas… ce n’est pas parce que je dis que j’ai des amis, que je dénigre les personnes autistes qui ne sont pas dans la même situation que moi (que ce soit par choix ou non)… Je crois que la société est rendue tellement « javellisée » que chaque commentaire qui n’englobe pas « TOUT LE MONDE » attire la foudre.

Sauf, qu’à la longue, il devient difficile de convaincre les gens que bien que l’autisme ait son lot de défis, il peut aussi nous permettre d’être de bons employés dans nos domaines de passions, qu’il nous est possible de se faire des amis, que l’on peut être de bons partenaires de vie ou même de bons parents, tantes ou oncles. Il est vrai qu’une portion des autistes a davantage besoin d’aide que d’autres. Ceci étant dit, il serait bien d’accepter qu’il y ait aussi une portion qui arrive à se fondre dans la masse sans avoir à se faire remettre en question son autisme à chaque conversation simplement parce que certains vivent des réussites plutôt que des échecs.

Au panier, la diversité dans toute sa splendeur !

Maman Raton

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