Quand la diversité devient un défaut!

Première partie : mon diagnostic

Par : Maman Raton

Crédit : pexels.com

Pour lire la 1ère partie:
http://www.paya-art.com/quand-la-diversite-devient-un-defaut-2e-partie/

Il y a quelques années, j’ai reçu un diagnostic d’autisme de type « Asperger ».  Selon le DSM en vigueur à ce moment j’étais donc dans la partie, disons « pastel » du spectre de l’autisme, la partie plus « discrète ». Ma différence, je l’ai vécue au quotidien pendant plus de 40 ans sans savoir de quoi elle était faite. Je me suis demandé, entre autres, pendant longtemps pourquoi les gens mentaient (mensonges sociaux), mais pourquoi???? J’en avais à la pelle des questions. Pourquoi ne comprenais-je pas les agissements, les façons de penser et les comportements des gens? Et à 40 ans j’ai eu ma réponse… je suis Asperger. J’étais différente de la majorité des gens. Je pensais, agissais et me comportais différemment de ces gens.

Je n’aime pas vraiment le terme autiste. Je ne l’aime pas, parce que dans la tête des gens quand ils entendent ce mot, « Autiste », pour les plus vieux leur vient l’image de Dustin Hoffman dans « Rainman » et pour les autres, l’image du fils de Charles Lafortune et Sophie Prégent. Mais moi, comme bien d’autres personnes sur le spectre, je ne suis ni l’un ni l’autre… Je suis… moi ! Je suis mariée (à un homme lui aussi Asperger), j’ai deux enfants (également Aspergers), j’ai un travail qui implique que je dois constamment côtoyer et gérer des humains, mon environnement de travail est bruyant, il y a très peu de routine (puisque les gens sont en général très imprévisibles) et j’ai même des amis que je vois sur une base assez régulière. Bref, à la blague, je dis souvent que j’ai été bien « domestiquée » pour une Asperger. Finalement, pour moi le terme Asperger est un raccourcie que j’emploie afin d’éviter d’avoir à argumenter trop longuement avec les gens qui ne connaissent que cette image préconçue de l’autisme qui est très ancré dans la culture populaire. Ça me sauve un temps fou en explications et ça m’évite de m’étaler sur des détails qu’ils ne comprendront pas ou pour lesquels ils n’ont aucun intérêt.

Au début de mon cheminement, je me souviens avoir cogné à la porte de plusieurs pages Facebook faisant la promotion de la Neurodiversité et à la recherche de « Safe place » où les personnes autistes pouvaient se soutenir, partager leurs expériences et leur vécu. Sur ces mêmes groupes, j’ai souvent été frustrée par la rigidité de certains neurotypiques bienpensants, généralement des mères d’enfants autistes dont le handicap est bien plus prononcé que le mien. Mon but en allant sur ces groupes était de m’ouvrir à la diversité, mais aussi de montrer aux parents que d’avoir un enfant autiste amène sa part de défis… Mais! que ce n’est pas non plus une fatalité. Alors que j’exposais naïvement mes réussites, les parents s’en prenaient à moi, me traitant de « fausse autiste », disant que je dénigrais leur enfant en parlant de mon histoire… Bref, j’avais l’impression de me faire rejeter de ma « propre » communauté, alors que dans les faits ces regroupements ne regroupent qu’une minorité de personnes autistes.

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Signé : Maman Raton

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